Le Document Unique (DU), rendu obligatoire par le décret du 5 novembre 2001, est un inventaire des risques de chaque unité de travail de l’entreprise. Le DU constitue la base de travail pour tout préventeur, d’où l’importance de le rédiger de façon adéquate.
On doit notamment y retrouver toutes les actions entreprises en terme de prévention des risques. Tout salarié de l’entreprise, la Médecine du Travail, la CRAM, ou toute autre instance peut y avoir accès.
François DURIEU, Directeur Prévention des Risques Professionnels d’ATEQUACY, répond à nos questions.
Comment réaliser un document unique complet ?
Pour que votre DU soit exhaustif, il faut veiller à ce que tous les risques relatifs à l’activité de l’entreprise soient répertoriés, c’est pour cela qu’il n’y a pas de modèle type.
En respect du décret du 5 novembre 2001, il doit comporter à minima trois parties :
- La liste des unités de travail ;
- Les mesures préventives existantes ;
- La cotation initial du risque (gravité, fréquence, maîtrise, etc.) ;
- Le plan d’action ;
- La cotation du risque résiduel.
Concrètement, quelles sont les étapes préliminaires à l’élaboration du DU ?
Il convient tout d’abord d’identifier toutes les sources de danger et les risques afférents, pour ensuite les évaluer. Afin de les évaluer de façon optimale, il est conseillé de mettre en place un système de cotation, qui vous permettra enfin de les hiérarchiser.
L’objectif de cette hiérarchisation est de mettre en avant les risques les plus importants en termes de gravité surtout, mais aussi de fréquence. En effet, le but final du document unique est de mettre en oeuvre un plan d’action permettant de diminuer, voire supprimer ces risques.
Les salariés peuvent-ils (et doivent-ils) être partie prenante de la réflexion ?
Il est important de responsabiliser les salariés en les consultant et en les faisant participer à l’élaboration du document unique. Il faut les interviewer en amont pour recueillir leurs analyses respectives. Pour comprendre leur manière de travailler, il faut passer par une phase d’observation mais aussi leur demander les raisons pour lesquelles ils travaillent ainsi. En effet il y a souvent des disparités entre les méthodes de travail prescrites par les procédures internes et les méthodes de travail réellement employées par les salariés. Il s’agit de comprendre les différences entre la théorie et la pratique pour identifier les méthodes et outils inadaptés.
Néanmoins, il est tout aussi capital de les impliquer dans l’élaboration du plan d’action, et plus particulièrement dans les choix de prévention, puisque les éventuelles évolutions des méthodes de travail se répercuteront sur eux en premier lieu. En effet, plus les salariés seront impliqués en amont, mieux ils appliqueront les nouvelles procédures et utiliseront les nouveaux équipements.
Un conseil à ajouter pour ceux qui rédigent actuellement leur Document Unique ?
Il est important de souligner le fait que le Document Unique n’est pas un document figé. Il est essentiel de le faire évoluer continuellement, pour ainsi rentrer dans un cercle vertueux. Il convient donc, parallèlement au choix d’un plan d’action, de mettre en place des outils de reporting afin d’en mesurer les retombées.
Le schéma opportun est donc le suivant : identification des risques, mise en place d’actions, réévaluation postérieure permettant de mesurer le risque résiduel.
L’objectif à viser est une mise à jour annuelle du Document Unique. Il faut le faire vivre en fonction des nouveaux risques, des éventuelles nouvelles populations de salariés, et des enseignements tirés des expériences précédentes.
POUR ALLER PLUS LOIN : Précisions sur le document unique d’évaluation des risques
Et vous ? Où en êtes-vous avec votre DU ? Avez-vous des conseils ou des interrogations à apporter à la discussion ?