Entre 2001 et 2020, l’exposition des travailleurs à de fortes chaleurs avec des taux d’humidité excessive dus au dérèglement climatique a fait perdre au total 677 milliards d’heures de travail par an dans le monde, selon une étude publiée, le 13 janvier 2022, dans la revue Environmental Research Letters. Cela concerne les travailleurs qui sont à l’extérieur, dans les secteurs des activités agricoles, forestières, de la pêche et de la construction.
Ces quarante dernières années, le nombre d’heures non travaillées à cause du réchauffement climatique aurait augmenté d’au moins 9 %. « Cela met en évidence qu’une élévation des températures relativement peu importants (>0,5°C) peut avoir des conséquences majeures sur le travail et l’économie », insistent les scientifiques.
L’Inde représente près de la moitié du total, avec 259 milliards d’heures de travail chaque année, loin devant la Chine (72 milliards) ou le Bangladesh (32 milliards). Les pertes de main-d’œuvre sont les plus élevées en Asie du Sud, de l’Est et du Sud-Est, avec beaucoup de travailleurs agricoles.
Les chiffres de l’étude ne tiennent pas compte des adaptations déjà mises en œuvre, telles qu’une modification des horaires de travail ou de l’organisation du travail, pour faire les tâches les plus lourdes aux heures les moins chaudes, un meilleur accès à l’eau, une formation aux risques, etc. Cependant, font remarquer les scientifiques, ces mécanismes d’adaptation dépendent fortement du contexte, ils ne peuvent pas être généralisés, et peuvent s’avérer peu pertinents, en faisant augmenter d’autres risques. « De plus, [ils] vont être de moins en moins efficaces à mesure que le monde se réchauffe. »
La chaleur humide est particulièrement dangereuse parce que le corps ne peut plus suffisamment réguler sa température par la transpiration.
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