A la veille du déploiement des 6 derniers facteurs de pénibilité les entreprises sont-elles prêtes pour mesurer le dépassement des seuils des facteurs de pénibilité ?
Une progression de 5%
En 2016, 75% des entreprises affirment avoir les outils pour identifier les salariés qui dépassent les seuils de pénibilité. C’est 5% de plus qu’en 2015. Depuis la déclinaison des 10 facteurs de pénibilité (décret n°2014-1159 du 9 octobre 2014), les entreprises semblent progresser dans la mise en place de moyens et d’outils pour l’évaluation des situations à risque.
Clarisse PETIT, consultante prévention des risques professionnels chez l’éditeur de logiciel PREVISOFT (auteur du Baromètre 2016 de la prévention de la pénibilité au travail*) rappelle que la difficulté de la mesure de l’exposition varie selon les facteurs de pénibilité :
Les facteurs de pénibilité comme le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes, les températures extrêmes, et le travail en milieu hyperbare sont relativement faciles à évaluer car il s’agit de mesures strictes. L’évaluation du facteur bruit demande souvent l’intervention d’un expert avec des outils de mesure spécifiques. Pour les vibrations mécaniques et les agents chimiques, il existe des outils de mesure, fournis par des organismes du type de l’INRS, qui facilitent beaucoup l’estimation du niveau de pénibilité. Quant à la manutention de charges lourdes et les postures pénibles, ils nécessitent un temps d’observation conséquent (au minimum une semaine pour obtenir une moyenne fiable) et un entretien avec le salarié. La tâche se révèle d’autant plus compliquée quand la polyvalence de certains salariés entre en compte.
Télécharger le baromètre pénibilité 2016 *
Les entreprises prennent-elles en compte les moyens de prévention existants dans la mesure du niveau d’exposition des facteurs pénibilité ?
Les entreprises prennent-elles en compte les moyens de prévention existants dans la mesure du niveau d’exposition des facteurs pénibilité ?
La loi du 20 janvier 2014 prévoit la prise en compte des Equipements de Protection Individuels et Collectifs dans l’évaluation du niveau de pénibilité d’un poste par rapport au seuil fixé par la loi.
82% d’entreprises déclarent prendre en compte les moyens de prévention existants pour mesurer l’exposition à la pénibilité (soit +11% qu’en 2015). Ces moyens techniques, organisationnels et humains peuvent être intrinsèque, collectifs, individuels, de formation ou d’information.
En conclusion, les entreprises possèdent de plus en plus les outils nécessaires à l’évaluation de l’exposition à la pénibilité et se les approprient réellement. En revanche l’infographie réalisée par PREVISOFT* montre également que 34% des entreprises qui souhaitent réaliser une évaluation collective n’ont pas reçu d’information de la part de leur branche. Il y a donc une marge de progression !
Et vous ? Avez-vous les outils qui permettent d’évaluer les conditions de travail de vos salariés ? Avez-vous pris en compte les moyens de prévention déjà existants ?
* Ce baromètre a été réalisé par la Junior ESSEC Conseil, Previsoft et Atequacy du 27 février au 20 mars 2016, auprès de 200 entreprises françaises de tous secteurs avec un effectif supérieur à 50 personnes, interrogées par le biais d’un questionnaire téléphonique.