Alors que nombre d’entreprises travaillent à réduire les inégalités hommes-femmes en matière de rémunération, d’évolution professionnelle ou de parité, il semblerait que l’égalité de considération concernant les critères de santé et sécurité au travail ne soit pas au rendez-vous.
En effet, une récente étude de l’ANACT, qui recense et étudie la sinistralité des entreprises depuis 2012, met en évidence des inégalités importantes en matière d’accidentologie et de déclarations de maladie professionnelle.
Une évolution masquée
Depuis 2001, force est de constater que le nombre d’accidents du travail est en baisse quasi constante en général. Mais cette baisse globale masque une hausse significative des accidents du travail pour les femmes.
« Ces quinze dernières années, entre 2001 et 2016, nous observons une diminution globale des accidents du travail. Mais si l’on procède à une analyse plus fine, on constate qu’ils baissent de 30 % chez les hommes et augmentent dans les mêmes proportions (30 %) chez les femmes, même si les hommes restent en 2016 deux fois plus accidentés que les femmes », explique Florence Chappert, responsable du département « expérimentation, développement, outils et méthodes » de l’Anact.
De même pour les maladies professionnelles, notamment celles concernant les TMS, « l’augmentation est de +71,5% chez les hommes, et de plus de 145,2% chez les femmes », précise Florence Chappert.
Les TMS, un risque qui impacte fortement les femmes
L’enquête met en avant pour expliquer ces différences de statistiques entre les hommes et les femmes les éléments suivants :
- Les profils les plus exposés sont les femmes issues de la catégorie socio-professionnelles des ouvriers,
- Les profils les plus exposés sont les femmes issues des secteurs à prédominance féminines comme le nettoyage, la grande distribution ou l’industrie agro-alimentaire. Le secteur médico-social est lui aussi fortement concerné.
Ces deux types de profils montrent que les femmes sont alors beaucoup plus exposées à des tâches répétitives et fortement cadencées, sources de TMS.
De même que les TMS, les RPS impactent plus fortement les femmes. En cause, toujours ce même contexte d’environnement de travail où le manque d’autonomie est très prégnant. De plus, es femmes sont plus exposées aux comportements sexistes et sont bien plus victimes d’agressions et de harcèlement que les hommes.
Un objectif à prioriser
Ainsi, si l’objectif de réduction des différences de salaires devient de plus en plus présent dans les entreprises, nonobstant un écart encore trop important, nous ne pouvons qu’espérer que la lutte contre les inégalités face aux risques professionnels deviennent une priorité dans les entreprises.