Par une étude rendue publique en septembre 2019 sur l’air respiré dans les gares, le CNRS et l’association Respire ont révélé que les quais des RER et des métros en région parisienne concentrent les plus forts taux de particules ultrafines. L’air y est jusqu’à dix fois plus pollué qu’à l’extérieur.
Jusqu’à 800 millions de particules par mètre cube sur le quai du RER A.
Le 16 septembre 2019, La Maire de Paris Anne Hidalgo déclarait au journal Le Monde : « Trois cents bouches du métro rejettent des particules fines à des niveaux de danger exceptionnels ». Dans la foulée, une cartographie inédite révélant les zones les plus polluées de la capitale était publiée. . Une équipe du CNRS, épaulée par l’association Respire, a mesuré en juin ces particules fines dans le métro et dans le RER avec un appareil de haute précision (LOAC). Les résultats, diffusés mercredi 18, sont sans appel : « L’air est nettement plus pollué en particules fines dans le métro que dans l’air ambiant extérieur. »
La concentration en particules ultrafines a atteint en juin environ 300 µg/m3, gare de Lyon. « Un niveau jamais atteint en extérieur, où on reste en général en dessous de 10 µg/m3 », souligne Jean-Baptiste Renard, du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace du CNRS, qui a conduit ce projet. Les mesures en concentration ne rendant qu’imparfaitement compte de la pollution lorsqu’il s’agit de particules aussi fines, il faut aussi les dénombrer. Et, sur le quai du RER A, les scientifiques en ont compté beaucoup : entre 300 millions et 800 millions de particules par mètre cube. Soit 10 fois plus qu’à l’extérieur. Des niveaux similaires ont été relevés sur les quais de la ligne 4 du métro, à la station Châtelet.
la SNCF et la RATP veulent «laver» l’air de leur gare.
En réponse à cette mise en cause, la Région Ile-de-France, la RATP et la SNCF s’apprêtent à lancer, ce mois-ci, plusieurs expérimentations.
Elles seront réalisées par cinq entreprises, retenues en septembre dernier dans le cadre d’un appel à projet de la région Ile-de-France. Chacune de ces sociétés va tester une technique différente. AirParif, l’association de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, évaluera ces innovations fin 2019, avec l’espoir de trouver une solution pour l’ensemble du réseau.
Voici quelques expérimentations imaginées par les entreprises partenaires :
1/ Piéger les particules polluantes
Suez et Air Liquide vont tester le « traitement de l’air par ionisation positive » sur des stations des lignes 2 et/ou 9.
Le groupe Sicat, lui, a proposé un système de piège passif des particules sur les parois des quais fonctionnant grâce aux fortes turbulences liées au passage des trains.
2/ Aspirer les particules à la source
L’entreprise Tallano va tester une première mondiale. Une solution pour capter la pollution à la source. Une sorte d’aspirateur va être posée sur les freins d’un train. Il se mettra en fonctionnement à chaque freinage pour aspirer les particules émises. L’entreprise assure qu’en laboratoire, elle parvient à récupérer 70 % des émissions.
3/Laver l’air de la station.
Une start-up, la société Terraotherm, devrait à son tour, essayer une quatrième solution : Prendre l’air et le laver, en le faisant passer dans de l’eau. ». Les particules sont ensuite récupérées dans l’eau, qui est à son tour traitée. L’air, lui, est renvoyé dans la station, propre.
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