L’OIT a dévoilé la première enquête réalisée au niveau mondial à propos des expériences vécues de violence et de harcèlement au travail (*).
Plus d’une personne sur cinq (soit près de 23 %) des personnes ayant un emploi ont déclaré avoir subi de la violence ou du harcèlement au travail, que ce soit d’ordre physique, psychologique ou sexuel. 31,8 % des victimes ont déclaré avoir été soumises à plus d’une forme de violence et de harcèlement, et 6,3 % des victimes ont été confrontées aux trois formes de ce phénomène au cours de leur vie professionnelle.
Les hommes signalent davantage être victimes de violence et de harcèlement d’ordre physique. En revanche, les femmes sont plus exposées aux violences sexuelles.
Plus de trois victimes sur cinq déclarent avoir été soumises à ces violences à plusieurs reprises et, pour la plupart d’entre elles, le dernier épisode a eu lieu au cours des cinq années précédentes.
Par ailleurs, le risque de subir de la violence et du harcèlement au travail est particulièrement élevé dans certains groupes démographiques : les jeunes, les migrants, les employés et salariés, et c’est tout particulièrement vrai pour les femmes. Ainsi, les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes d’être victimes de violence et de harcèlement d’ordre sexuels, et que les femmes migrantes sont près de deux fois plus susceptibles que les femmes non migrantes de déclarer avoir subi cette forme de violence et de harcèlement.
L’étude souligne également le fait que les personnes qui ont déjà été victimes de discrimination fondée sur le genre, le handicap, la nationalité/ethnicité, la couleur de la peau et/ou la religion risquent davantage que les personnes n’ayant pas subi de telles discriminations par le passé d’avoir été victimes de violence et de harcèlement au travail. À noter que celles qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre sont particulièrement exposées à ce risque.
Enfin, l’étude constate que parler de ces violences au travail reste difficile. Seulement 54,4 % s’en sont ouvertes à quelqu’un, et le plus souvent, après avoir subi plus d’une forme de violence et de harcèlement. Parmi les obstacles qui peuvent dissuader les victimes de signaler les actes de violence et de harcèlement au travail : le sentiment de perdre son temps et les craintes pour sa réputation.
(*) Étude conjointe de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de la Lloyd’s Register Foundation (LRF) et de Gallup.
Suite à une augmentation de la violence et du harcèlement dans certains secteurs et professions pendant la pandémie de Covid-19, qui touchent plus d’une personne sur cinq dans le monde, l’OIT (Organisation internationale du travail) a publié un guide à destination des employeurs pour leur donner des outils sur la manière d’aborder, de prévenir et de répondre à la violence et au harcèlement dans le monde du travail.
Le guide comprend notamment des définitions et des exemples de situations de violence et de harcèlement sur le lieu de travail ; le cadre légal et les responsabilités des employeurs ; les raisons pour lesquelles les employeurs doivent prendre des mesures ; la gestion des risques et bonnes pratiques.
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