Tous les professionnels ne sont pas égaux face au risque d’accident du travail. Il existe en effet des populations d’individus plus vulnérables que d’autres aux accidents du travail. Ces populations dites « populations à risques » sont généralement moins bien préparées à affronter un environnement de travail souvent totalement nouveau pour elles. Ce terme de « populations à risques » regroupe l’ensemble des jeunes travailleurs, des intérimaires, des CDD ou encore des Seniors. Info Risques Professionnels vous propose un tour d’horizon sur ces populations et leur environnement de travail.
Quelques données chiffrées
Dans les résultats du baromètre de la Santé et de la Sécurité au Travail présenté par PREVISOFT au salon de PREVENTICA PARIS 2018, il ressortait que 68% des entreprises assurent systématiquement des formations à la sécurité pour les postes à risques. Il reste encore 12% des entreprises qui ne le font jamais ou rarement. A la question « Formez-vous vos intérimaires et vos salariés en CDD aux règles de sécurité de votre entreprise ? », seulement 72% d’entre elles assurent le faire systématiquement alors que cette démarche est une obligation réglementaire. On remarque souvent que ce sont les entreprises de moins de 250 salariés qui sont en retard sur leurs obligations de sécurité à destination de ces populations. Toujours issu du même baromètre, 93% des entreprises de plus de 500 salariés assument réaliser un plan de formation relatif à la santé et à la sécurité au travail contre 74% pour les entreprises de 50 à 250 salariés.
La formation initiale est-elle suffisante pour ces populations à risques ?
Dans une note technique de Juin 2018, l’INRS rends les résultats d’une étude qui visait à examiner la relation entre accident au travail et enseignement en santé et sécurité au travail reçu par 755 participants au cours de leur formation scolaire. Le résultat est que sur cette population de jeunes ayant reçu une formation SST, il a été observé deux fois moins d’accidents du travail dans leur expérience professionnelle. La corrélation entre formation et risque évité est donc évidente. (Source INRS http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=NT%2067)
Faire plus que le plan de formation
La formation ne s’arrête pas au plan de formation. En effet, l’accompagnement des nouveaux embauchés et en particulier des populations à risque doit se faire tout au long de son parcours professionnel. On commence par l’onboarding avec la formation initiale aux nouveaux embauchés. Suit le tutorat où l’on transmet la culture sécurité. Ensuite, les Fiches de poste où l’on communique la sécurité au poste de travail. La réunion d’équipe qui peut s’articuler autour d’un Point sécurité ou d’échanges et de débriefing opérationnel. Il existe aussi la communication du service HSE à l’aide d’affichage, d’indicateurs ou d’animation de la Minute sécurité. L’entretien annuel du salarié vient clôturer le parcours de formation dans lequel il va pouvoir échanger avec son responsable et éventuellement corriger les écarts de connaissances et d’apprentissage. Enfin, l’élément obligatoire qui vient chapeauter le tout est le suivi des formations obligatoires que l’employeur doit assurer auprès de ses salariés (formation aux risques chimiques, Formation pontier élingueur, etc.).
Toute cette chaîne est autant d’éléments et de points d’appui à l’employeur pour prévenir et réduire l’apparition d’accidents professionnels.
Conclusions
Pour résumé, la protection des populations à risque s’anticipe dès l’école avec la formation professionnelle et jusque dans l’entreprise depuis l’arrivée du candidat jusqu’à la l’entretien individuel de fin d’année. Un renforcement des règles de sécurité en interne, du contrôle des connaissances et du suivi médical renforcé par le médecin du travail notamment pour les populations Senior ou exposées aux travaux dangereux sont autant de pratiques qui permettront à l’employeur de protéger les travailleurs à risques.