Le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises, a finalement été publié le 9 janvier 2019 dans une relative indifférence.L’association de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA) estime que ce plan échoue à donner une feuille de route claire de la politique gouvernementale en matière de prévention des conduites addictives
Un plan pas à la hauteur des enjeux ?
Le contenu du plan révèle les difficultés d’arbitrage du Gouvernement sur le sujet des addictions et plus globalement sur les enjeux de santé publique. Alors que le plan se base sur des analyses rigoureuses et partagées par tous les acteurs de santé, on en reste malheureusement au stade des déclarations d’intention sans calendrier de réalisation, ni financement, ni dispositif d’évaluation. L’ANPAA regrette aussi que le plan n’est pas à la hauteur pour faire face au 2ème facteur de mortalité évitable qu’est l’alcool en France.
L’accent est mis sur la prévention
L’accent est toutefois mis sur la prévention, en cohérence avec la stratégie nationale de santé et le plan priorité prévention. La prise en compte spécifique de certains publics, notamment les jeunes, les publics les plus vulnérables et les personnes en situation de handicap est intégré.
Une influence efficace des lobbies ?
Pour l’ANPAA, ce plan de mobilisation contre les addictions est révélateur du décalage entre les ambitions affichées par le Gouvernement et les actions qu’il est prêt à effectivement mettre en œuvre. Un résultat en demi-teinte qui, encore une fois, montre l’influence des lobbies auprès de l’exécutif.
Des recommandations spécifiques pour la lutte contre les addictions dans le cadre de l’entreprise à l’étude
Installée à France Stratégie, la Plateforme RSE réunit depuis 2013 les parties prenantes de la RSE en France : entreprises, partenaires sociaux, organisations de la société civile, réseaux d’acteurs, chercheurs et institutions publiques.
Pour élaborer ses recommandations, elle a constitué un groupe de travail en septembre 2018, identifié les pratiques des entreprises et les outils disponibles, et organisé seize auditions. Elle a remis ses recommandations à Nicolas Prisse le 14 janvier 2019.